dimanche 29 avril 2012

Après la fête de la librairie indépendante, les lectures continuent

Hier, c'était donc la fête de la librairie indépendante. Bien. Et maintenant, on fait quoi? On arrête d'en parler pendant un an? J'ai toujours une réticence devant ces journées de ceci ou de cela, surtout quand leur sujet me touche. Car quelque part, du plus mauvais côté de mon plus mauvais esprit, germe l'idée que c'est aussi une manière de se débarrasser du problème, comme un pensum inévitable. Je préfère y penser 365 jours par an, et même 366 cette année. Au lendemain de cette journée, donc, je reviens sur quelques-unes de mes lectures de la semaine, avant de poursuivre.

Il y a trois livres que j'ai beaucoup aimés, d'autres que j'ai appréciés. Le plus marquant, peut-être (mais ils sont à peu près à égalité), est celui de Luis Sepulveda (pour les textes) et de Daniel Mordzinski (pour les photographies), Dernières nouvelles du Sud. Plus que le récit d'un voyage en Amérique du Sud, c'est une prodigieuse récolte d'histoires glanées au fil du chemin, au fil des rencontres. Chaque personnage mériterait un roman à lui tout seul, tant la densité est grande dans des vies qui auraient pu être inventées - elles sont si belles, à leur manière pas toujours drôle.
Cet été-là, de William Trevor, a été une sorte de berceuse légère, la gratuité d'une histoire d'amour qui dure, on l'avait deviné grâce au titre, un été. L’Irlande des années 1950 n'est cependant pas un cadre propice à une liaison hors mariage, et la pauvre Ellie n'a pas tout compris de la liberté avec laquelle Florian s'est épris d'elle, comme pour mieux s'envoler ensuite. Du romantisme sans mièvrerie, ce n'est pas si fréquent, et tout est dans le ton juste, celui qui convient au roman.
Et puis, celui-là je l'attendais, le nouveau roman de Henning Mankell, L’œil du léopard, parce que l'écrivain me touche, qu'il soit ou non dans le registre du polar, et parce qu'il me touche encore davantage quand il parle de l'Afrique dont il connaît une bonne partie. A ma grande surprise, il s'agit d'un livre déjà assez ancien, qui a une vingtaine d'années - je ne savais pas qu'il restait des ouvrages à traduire. Ce Suédois (le personnage principal, pas l'auteur) qui débarque en Zambie a tout à apprendre d'un continent sur lequel il n'a que des idées vagues. Et beaucoup à faire pour trouver sa place dans un univers où les Blancs, les anciens colons, sont restés inchangés...
Dans les nouveautés parues en poche, le plaisir de retrouver Dominique Sylvain - un rendez-vous jamais manqué jusqu'à présent (je n'ai pas tout lu, ceci dit) - avec La nuit de Geronimo, belle enquête complexe qui touche, de biais, aux OGM et aux trafics de drogue. Et qui, surtout, démêle des histoires familiales dont certains auraient voulu qu'elles restent oubliées.
Avais-je lu quelque chose d'Eugène Dabit? Je n'en suis pas certain, au fond. L'île, un texte des années trente, a été une belle occasion de m'y plonger. Trois nouvelles pour décrire une société en proie à la crise qui la touche à cette époque, les cordonniers comme les pêcheurs...
Nancy Mitford, pareil, je ne connaissais que par ouï-dire. On n'en a jamais fini de découvrir des écrivains, celle-ci grâce à la réédition d'un roman qui se déroule aussi dans les années trente, dans un milieu britannique et aristocratique où l'on admire Hitler. C'est, en fait, une affaire de famille aussi, comme l'explique très bien la préface, et c'est un fameux Charivari.
Enfin, le deuxième roman de Daniel Glattauer, La septième vague, surfe (d'accord, c'est facile) sur le succès du premier, Quand souffle le vent du nord et prolonge les échanges de courriels entre Emmi et Léo. Comédie romantique de notre temps, peut-être...

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