dimanche 1 avril 2012

Attendus avec la hausse de la TVA sur le livre, Bruce Chatwin, Simon Leys et Henning Mankell

Combien sont-ils de libraires français à ouvrir le dimanche? C'est aujourd'hui, en tout cas, que le taux de TVA appliqué au livre passe de 5,5 à 7 %. Un enjeu électoral? J'aimerais bien, mais... Les choses seront plus faciles avec les nouveautés, puisque le prix de vente est fixé en tenant compte de la hausse de la TVA. Pour les trois ouvrages que j'ai sélectionnés dans les parutions de la semaine, comme pour les autres.

Chatwin était un écrivain-voyageur que le nomadisme passionnait. Embauché en 1958 par Sotheby et surnommé «l'œil», il devient très vite un expert de l'impressionnisme et de l'art moderne. Puis il part faire des études d'archéologie au Soudan et décide de visiter la Patagonie. La vie de Bruce Chatwin est un art de vivre, toujours à la recherche de l'exotisme et de l'inattendu. Ces lettres, postées des quatre coins du monde et très habilement mêlées aux commentaires biographiques de Nicholas Shakespeare et aux précisions d'Elisabeth, nous éclairent tant sur sa vie que sur la gestation de son œuvre. Son éditeur, avec un tel bourlingueur, n'avait d'autre choix que de lui demander de lui parler de ses projets par lettres. Avec ses amis aussi, il partageait ses idées de livres, mais il aimait également leur faire savoir qu'il était à Bahia, au marché d'Hérat, à Cotonou, qu'il profitait du soleil des Caraïbes chez Jasper Jones, qu'il fréquentait les grands de ce monde, ceux qui avaient un château, une villa...
Bruce Chatwin est né en 1940 près de Sheffield et mort début 1989 à Nice. On lui doit des ouvrages atypiques. Elisabeth Chatwin, sa femme, élève des moutons près d'Oxford. Elle a rencontré son mari en 1961 chez Sotheby, et leur couple, en dehors d'une rupture dans les années 1980, a résisté à la bisexualité de l'écrivain.
Nicholas Shakespeare est l'auteur d'un roman, Héritage (Grasset, 2011) et d'une excellente biographie de Bruce Chatwin.

«Dans la Chine traditionnelle, les lettrés, les poètes et les artistes avaient l’habitude de donner des noms évocateurs ou inspirés à leurs résidences, ermitages, studios ou ateliers. En fait, quelquefois ils ne possédaient pas de résidence, ni d’ermitage, studio ou atelier – et parfois, pas même un toit au-dessus de leur tête – mais l’existence ou la non-existence d’un support matériel pour un Nom est une question dont nul d’entre eux ne se serait jamais fort préoccupé. Et on peut d’ailleurs se demander si l’une des plus profondes séductions de la culture chinoise ne réside pas précisément dans cette puissante vertu dont elle investit l’Écrit. Ce n’est pas une idée abstraite que j’avance ici mais une réalité vivante.» ... [Extrait de la première page.]
Simon Leys est né avec Les habits neufs du président Mao : chronique de la révolution culturelle (1971). Le style de combat du livre ne doit pas masquer qu'il s'agit essentiellement d'un travail de recherche et d'analyse politique dont les jugements, qui firent scandale à l'époque, furent entièrement confirmés par les événements qui suivirent l'ère maoïste. Récit personnel d'un séjour en Chine, Ombres chinoises (1974) est une dénonciation du mensonge maoïste et de la complicité de ses thuriféraires occidentaux. Traduit en neuf langues et couronné de nombreux prix, Ombres chinoises devait consacrer la réputation internationale de son auteur. [Extrait de la notice biographique de l'Académie royale belge de langue et de littérature françaises.]
 
Années 1950. Dans une bourgade du Norrland, Hans Olofson, adolescent élevé par un père rustre et alcoolique, perd ses deux seuls vrais amis. Bouleversé, Hans décide de réaliser le rêve de l’un d’eux: aller en Zambie, sur les traces d’un missionnaire suédois.
1969. L’Afrique le fascine et l’effraie. Dans la jeune république indépendante de Zambie en proie à la violence, Hans rencontre des colonisateurs emprisonnés dans leur racisme, et des Noirs obéissants qui cultivent la haine des Blancs. Hans accepte d’aider une Anglaise à diriger sa ferme de production d’œufs, puis reprend l’exploitation à son compte. Espérant ainsi échapper à l’engrenage de la violence raciale, il tente alors de mettre en application ses idéaux de justice sociale et humaine.
L’Œil du léopard, publié en 1990 en Suède, s’ajoute à la liste des romans sur l’Afrique (tels Comédia infantil, Le Fils du vent et Le Cerveau de Kennedy) de cet écrivain engagé qu’est Henning Mankell, qui partage sa vie entre la Suède et le Mozambique.
Henning Mankell est né en 1948. Son œuvre a été couronnée par de nombreux prix littéraires. Outre la célèbre «série Wallander», il est l'auteur de romans ayant trait à l'Afrique ou à des questions de société, de pièces de théâtre et d’ouvrages pour la jeunesse.

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