dimanche 15 avril 2012

Il n'y a pas eu que Levy et Musso

Heureusement pour moi, pour ma santé mentale et donc pour vous, cette semaine n'a pas été occupée que par Marc Levy et Guillaume Musso, dont je vous parlais précédemment. Ni que par Simenon - celui-ci ne nuit pas, en revanche, à mon équilibre. Pas grand-chose de plus, il faut le reconnaître, parce que, mine de rien, les gros livres, ça occupe - qu'on les aime ou pas, d'ailleurs.
Un autre roman épais a été pour moi une confirmation, car j'avais déjà beaucoup aimé La gifle, de Christos Tsiolkas, cet Australien d'origine grecque (comme son nom l'indique). Son éditeur français a eu la bonne idée de remonter le temps et de faire traduire Jesus Man, un ouvrage antérieur. Assez déstabilisant, surtout quand on pense à l'Australie comme à un pays accueillant. On y retrouve un racisme sournois et un racisme violent, ainsi que des personnages - un, surtout - déglingués, au bord d'une folie qui les attire et dans laquelle tombera d'ailleurs Tommy, d'une manière parfois presque insoutenable. Ce livre est une autre gifle.
Je viens enfin de lire aussi Ce qu'il advint du sauvage blanc, le roman de François Garde dont je vous disais l'autre jour qu'il avait été couronné par le prix Goncourt du premier roman. Curieusement, il se déroule aussi, pour partie, en Australie. Mais au 19e siècle et dans une tribu qui n'a guère eu de contact avec les Blancs jusqu'au moment où Nicolas Pelletier a été abandonné par ses compagnons de navigation sur une côte hostile - pas d'eau, presque pas de nourriture, une sorte de robinsonnade, pense-t-on au début avant que s'installe un autre genre de questionnement sur l'homme, sa nature et sa culture. Le récit est celui du héros malheureux, avec en parallèle les lettres qu'un chercheur aventurier adresse au président de la Société de Géographie après qu'il a retrouvé le marin. Celui-ci a oublié le langage, les manières de vivre en société et il s'agit donc de le rééduquer...
Enfin, pour atteindre des sommets dans la démesure, j'ai suivi un conseil de Gérard Collard sur qui j'étais tombé un jour à la télévision, histoire de vérifier si l'enthousiasme qu'il manifestait pour Karine Giebel était justifié. J'ai choisi la réédition en poche de Meurtres pour rédemption - 988 pages, et il y en a au moins la moitié en trop. Mais l'histoire de cette femme emprisonnée pour meurtres, et qui continue de tuer en prison tout en menant une liaison amoureuse avec le chef des matons, est assez exceptionnelle, surtout quand on en arrive là où on aurait pu arriver plus vite, dans la mission qu'elle doit accomplir pour retrouver la liberté. Je ne dirai pas, comme Gérard Collard, que c'est génial de chez génial (le sommet de la pensée critique, selon lui), mais je suis allé jusqu'au bout sans ennui.

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