mercredi 6 novembre 2013

Leonora Miano, Prix Femina

J'aurais aimé, vraiment, lire La saison de l'ombre, de Leonora Miano, Prix Femina aujourd'hui au 10e tour. Malheureusement, le livre était déjà "en mains" quand j'ai commencé à m'occuper de la rentrée littéraire, et je ne l'ai même eu sous les yeux.
Voici comment l'éditeur présentait le roman dans son programme:
«Le jour s’apprête à chasser la nuit, sur les terres du clan mulungo, les femmes dorment. Même les yeux fermés les femmes savent qu’il faut se garder des voix sans visage. Le Mal existe. Il sait se faire passer pour autre qu’il n’est. Cependant que faire sans certitude? Un grand malheur vient de s’abattre sur le village.»
Il n’y a pas d’époque, ni de lieu précis, nous sommes en Afrique sub-saharienne, quelque part à l’intérieur des terres, les fils aînés ont disparu, et les femmes en pleurs sont regroupées à l’écart de leur clan. Quelle est cette catastrophe fondatrice? Où sont les garçons? Quelle est la responsabilité des mères? Faut-il se mettre à la recherche des disparus et comment? Doit-on accepter l’absence de sépulture? Les hommes du clan Mulongo ne savent pas combattre, ils respectent la vie. Et pourtant, le Mal existe et il faudra bien y faire face. Peu à peu, au cours d’une quête au moins autant initiatique que réelle et dangereuse, les émissaires du clan, le chef Mukano épris de pouvoir, comme les femmes Eyabe, Ebeise, Ebusi, vont comprendre que leurs voisins, les Bwele, armés et vindicatifs, sont responsables de cette disparition de la chair de leur chair, ces garçons enchaînés et précipités vers la côte, capturés et vendus aux «hommes aux pieds de poule», ces étrangers venus du Nord.
Le roman de Léonora Miano traite d’un sujet sensible, la traite négrière, et la complicité d’Africains ligués, par appât du gain, contre leurs semblables ou les peuples voisins. Un roman historique sur la traite transatlantique? Non, un roman-conte où l’histoire de l’Afrique sub-saharienne se drape dans une prose magnifique et mystérieuse, que marquent la religion, le mysticisme, la croyance, et «l’obligation d’inventer pour survivre», raconter des histoires, raconter jusqu’à ce que la nuit arrache le dernier conteur à son rêve.

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