lundi 18 août 2014

Vers la rentrée (17) avec Marie-Hélène Lafon

Joseph, le nouveau roman de Marie-Hélène Lafon, est le portrait d'un homme - son prénom est le titre du livre, il n'y a pas de mystère. Ouvrier agricole, il a toujours vécu en harmonie avec la terre et ses produits, avec les animaux aussi. Avec les hommes et les femmes, c'est un peu plus compliqué. Il est passé de ferme en ferme, mettant en location sa force et son savoir-faire selon des principes anciens, jusque dans le monde d'aujourd'hui.

Joseph, selon son éditeur

Joseph est ouvrier agricole dans une ferme du Cantal. Il a bientôt soixante ans. Il connaît les fermes de son pays, et leurs histoires. Il est doux, silencieux. Il a aimé Sylvie, un été, il avait trente ans. Elle n’était pas d’ici et avait beaucoup souffert, avec et par les hommes. Elle pensait se consoler avec lui, mais Joseph a payé pour tous. Sylvie est partie au milieu de l’hiver avec un autre. Joseph s’est mis à boire, comme on tombe dans un trou.
Joseph a un frère, marié, plus beau et entreprenant, qui est allé faire sa vie ailleurs et qui, à la mort du père, a emmené la mère vivre dans sa maison. Joseph reste seul et finira seul. Il est un témoin, un voyeur de la vie des autres.
Joseph est le nouvel opus de Marie-Hélène Lafon. Roman émouvant, traversé en profondeur par une rivière souterraine qui a prénom de femme et de servante : Félicité. Avec talent et humour, Marie-Hélène Lafon rend ici un magnifique hommage à son cher Flaubert...

L'auteure, Marie-Hélène Lafon

Marie-Hélène Lafon est professeur de lettres classiques à Paris. Tous ses romans sont publiés chez Buchet/Chastel.

Les premières lignes

Les mains de Joseph sont posées à plat sur ses cuisses. Elles ont l’air d’avoir une vie propre et sont parcourues de menus tressaillements. Elles sont rondes et courtes, des mains presque jeunes comme d’enfance et cependant sans âge. Les ongles carrés sont coupés au ras de la chair, on voit leur épaisseur, on voit que c’est net, Joseph entretient ses mains, elles lui servent pour son travail, il fait le nécessaire. Les poignets sont solides, larges, on devine leur envers très blanc, charnu, onctueux et légèrement bombé. La peau est lisse, sans poil, et les veines saillent sous elle. Joseph tourne le dos à la télévision.

Un bref entretien avec Marie-Hélène Lafon parlant de son livre se trouve ici.

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