vendredi 5 septembre 2014

Un homme et une femme dans la tourmente

Un massacre horrible s’est produit dans une forêt proche d’un village isolé : onze morts, une petite fille disparue, tous les décès provoqués par des causes différentes et improbables – la plus surprenante étant une attaque de requin, d’une espèce disparue ! La police et les autorités, embarrassées, attribuent l’événement au terrorisme islamiste. C’est pratique mais cela n’explique rien et cache peut-être un secret plus terrible. Au village, le traumatisme est violent parmi la petite population. Pour prendre la douleur en charge, un prêtre et une psychiatre s’investissent de toutes leurs forces. Ils soignent les âmes et les esprits, deux manières différentes de faire la même chose par des moyens qui parfois divergent et parfois convergent. Converger, c’est ce qui arrive aussi au prêtre et à la psychiatre, dans des questionnements communs à travers lesquels ils apprennent à s’apprécier.
Le drame initial restera incompréhensible si les seules explications envisagées sont celles de la logique scientifique. Aussi les deux personnages principaux abordent-ils courageusement les hypothèses les moins sensées en apparence, comme s’ils se mettaient à grimper un mur infranchissable. Ponctuées de silences, leurs conversations les conduisent aux marges d’une folie qui n’est peut-être pas celle des hommes. La dimension tragique du fait divers impose de dépasser les peurs auxquelles ont succombé la plupart des habitants du village. Sauf un, devenu soudain plus lucide. Les mêmes effets n’ont pas toujours les mêmes conséquences…
De la densité de XY, Sandro Veronesi semble vouloir nous guérir dans un dernier chapitre d’une dizaine de pages qui nous emportent dans une longue glissade lumineuse.

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